Le secteur de l’énergie électrique renoue légèrement avec la croissance. En effet, la production de l’énergie électrique s’est accrue de 0,7%, après un repli de 11,7% au deuxième trimestre et de 3% au premier trimestre 2020, a indiqué la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Cette dernière a précisé que compte tenu de ces évolutions, la production s’est repliée de 4,6% à fin septembre 2020, après une performance de +22,3% il y a une année, portée par le recul de la production de l’ONEE de 11,8%, de celle privée de 3,1% et des projets programmés dans le cadre de la loi 13-09 de 3,4%. S’agissant des importations de l’énergie électrique, elles ont augmenté de 33,2% au terme des neuf premiers mois de 2020, au lieu de +55,5% à fin août et -86,8% un an plus tôt, dans un contexte de retrait du volume de l’énergie nette appelée de 1,9%, après -2,4% et +4,7% respectivement. De son côté, la consommation de l’énergie électrique s’est renforcée de 1,1% au troisième trimestre 2020, nourrie d’une hausse des ventes de l’énergie de très haute, haute et moyenne tension, hors distributeurs, de 2,3%, après un retrait de 22,4% au deuxième trimestre, et de l’énergie adressée aux ménages de 5,2%. Au terme des neuf premiers mois de 2020, la consommation de l’énergie électrique s’est réduite de 2,7%, après une baisse de 4,9% à fin juin 2020 et une hausse de 0,7% à fin septembre 2019. La situation au Maroc ne diverge pas trop de celle qui prévaut actuellement en Afrique. Un état des lieux fortement lié au confinement et au ralentissement de la croissance des économies africaines dépendantes du commerce international. Un récent rapport de la Chambre africaine de l'énergie prévoit, cependant, une augmentation de la production d'électricité sur le continent de 25%, 55% et 141% par rapport à des niveaux de référence de 2020 pour atteindre 1057, 1138 et 2047 TWh d'ici 2025, 2035 et 2040 respectivement. Cela devrait passer à 1.520 TWh en 2030 et à 2.700 TWh en 2040 pour continuer à augmenter entre 4 et 5% par an avant d’atteindre la capacité de 6% par an. « Cette dernière évaluation repose sur le fait que l'Afrique s'efforce de développer de manière progressive l'approvisionnement en électricité et les services énergétiques modernes dans le cadre de l'Agenda 2063 de l'Afrique sur le développement de l'énergie et des infrastructures. Cela garantira que l'expansion de la production dépassera la croissance démographique sur le continent (l'Afrique aura 1,8 et 2,45 milliards de personnes d'ici 2040 et 2050) », précise le rapport. Une aubaine pour l’industrie électrique marocaine. En effet, bien qu’elles ne représentent que 31% de l’ensemble des sociétés du secteur, les activités de fabrication de fils et câbles isolés, ainsi que de matériel de distribution et de commande électrique réalisent 86% des exportations, 79% des investissements, 72% de la production et 65% de la valeur ajoutée de l’industrie électrique. Des entreprises qui ont pu capitaliser une grande expérience depuis le lancement du Programme d’électrification rurale généralisé (PERG) en 1995 et qui a été réalisé en grande partie par des entreprises marocaines avec des produits fabriqués localement. Aujourd’hui, le secteur électrique s’est résolument orienté vers l’extérieur, notamment vers le marché africain, en exportant en particulier l’expérience marocaine en matière d’électrification rurale. A rappeler qu'en 2018, le Maroc a participé à la cérémonie de lancement officiel du marché régional de l’électricité de la CEDEAO – Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et qu’une délégation composée de 100 opérateurs est partie en Afrique à la recherche de marchés notamment en matière d’électrification rurale, production d'énergie, transport et distribution…, en mettant en avant la maturité du secteur de l'électricité au Maroc et l'expérience de notre pays ainsi que le fait que 60% de la population rurale africaine n’a pas accès à l’électricité. Hassan Bentaleb
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