Une grande première dans les annales de l’histoire de Madagascar. Une usine de production d’engrais biologique a été créée à Ambalamanasy dans la ville de Toamasina.
C’est une initiative d’un opérateur économique oeuvrant dans le domaine de l’agri-business, en la personne de Faly Rasamimanana, le directeur général de Faly HORDEA, avec l’appui technique de l’Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID). « L’objectif consiste à fournir des types d’engrais biologiques adaptés à chaque type de parcelle de terrain des producteurs, après analyse pédologique des sols, en vue d’augmenter la productivité, et ce, sans aucune intervention de produits chimiques. Outre l’intensification agricole, ce projet contribue à l’extensification des surfaces cultivables grâce à la restauration des parcelles de terrain dénudées en raison de l’utilisation permanente de produits chimiques ainsi qu’à l’exploitation des parcelles arables appartenant aux producteurs. Booster la production constitue une des solutions efficaces permettant de lutter contre l’insécurité alimentaire et faire face aux effets néfastes du changement climatique, à l’insécurité rurale et aux impacts de la guerre entre l’Ukraine et l’URSS. Ce qui permettra en même temps de préserver l’environnement », a évoqué Faly Rasamimanana, le promoteur du projet.
Valorisation du capital humain. Et lui de préciser que cette usine ayant une capacité de production de 15 à 20 tonnes par jour, est encore en phase d’expérimentation. « Des producteurs locaux sont mobilisés pour fournir des matières premières comme la consoude et le “voandelaka” en partenariat avec le SAF/FJKM, le département en charge du développement au sein de l’église protestante FJKM tandis que le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage se charge de la vulgarisation de la plantation de ces matières premières qui constitue une autre source de revenu pour les paysans. Une parcelle d’expérimentation étalée sur une superficie de 3 500m² est en même temps exploitée pour développer des cultures maraîchères utilisant des engrais bio et des bio-insecticides fabriqués par cette usine », a-t-il enchaîné. Il est à noter qu’une conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire sera organisée du 16 au 18 juin 2022 au CCI Ivato. À cette occasion, cet opérateur interviendra le samedi 17 juin sur le thème intitulé « Territoire agricole durable pour le bien-être et la productivité ». « Nous constatons que les projets et programmes visant le développement rural ont des impacts moins significatifs par rapport aux investissements réalisés, faute de synergie d’actions et d’analyse des risques. Une valorisation du capital humain surtout les producteurs et les chercheurs s’impose également, outre la promotion du principe agro-écologique contribuant au maintien de l’équilibre de la biodiversité. Pour ce faire, l’ADID a réalisé des études sur la situation sociale des communautés locales, notamment leur mode de vie et leur état de santé pour qu’ils deviennent plus productifs. Les chercheurs sont aussi motivés à mettre en pratique les résultats de leurs recherches. La synergie de leurs actions constitue une autre solution pour lutter contre l’insécurité alimentaire », selon toujours Faly Rasamimanana.
Mise à l’échelle. L’ADID travaille également en partenariat avec trois ONG internationales et la plateforme des églises chrétiennes HFKF pour améliorer les bonnes pratiques dans la vie associative et la santé communautaire, outre la vulgarisation de l’agro-écologie. La promotion des méthodes Kaizen en vue d’un changement de mentalité de ces producteurs, leur mobilisation en matière de construction et d’entretien des routes servant à évacuer leurs productions et la vulgarisation des foyers à balle de riz protégeant l’environnement, font partie des actions entreprises. En outre, « nous collaborons avec Airtel et l’université ESM pour la digitalisation de l’agriculture. Les paysans peuvent s’informer sur les bonnes pratiques agricoles via des conférences téléphoniques tandis que les techniciens peuvent intervenir en temps réel en cas de problèmes liés aux activités agricoles. Une formation et un suivi par vidéo de toutes les activités sur le terrain se feront également en temps réel. Une mise à l’échelle de tous ces projets s’impose ainsi pour pouvoir atteindre l’autosuffisance alimentaire », a-t-il conclu.
Navalona R.
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