CAMEROUN :: POUR UN NOUVEL ENTRAÎNEUR DES LIONS? PAR L'ECRIVAIN CALVIN DJOUARI :: CAMEROON

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Les fins des compétitions sont toujours accompagnées de frustration. Nous sommes encore dévastés par cette déception, mais les déceptions font partie de la vie. L’organisation d’une compétition à domicile est très importante, c’est la plus belle initiative qu’on puisse avoir, car c’est à partir de là aussi qu’on perd toutes ses illusions. Toutefois, ce n’est pas parce qu’il y a eu échec qu’on doit tout changer.

Nous ressentons aujourd’hui, ce que les pays hôtes d’alors, eurent à vivre dans leur chair lorsqu’ils organisèrent une CAN chez eux. Les Camerounais habitués à des victoires héroïques n’aiment pas perdre. Heureusement, l’esprit humain est ainsi fait qu’il arrange de lui-même les choses avec le temps. On ne peut donc pas ressasser à l’infini la débâcle des lions indomptables.

Connaitre ses possibilités et savoir en jouer tactiquement voilà l’une des qualités primordiales que doit posséder un entraîneur. Sans ces qualités, rien n’est possible sans quoi, il fera des mauvais choix. Quand on sait ce que l’on veut, on peut transcender certaines mésententes pour réussir une compétition. L’entraîneur est celui qui cimente un groupe et l’entraîne. L’entraînement ici est une école de la vie qui inclue toutes les vertus cardinales qui font réussir l’homme.

Le métier d’entraîneur est un travail de professionnel qui demande du sérieux et qui donne des fruits à long terme. Il faut chercher à sortir de la spirale négativiste, mais il faut faire usage de la rationalité. Les victoires comme les défaites doivent nous pousser à réfléchir. Je ne connais pas d’entraîneur qui ait pu faire longtemps ce métier sans connaître les bas-fonds, leur image s’use vite... Chaque match est une nouvelle aventure. Tout le staff et les joueurs vont se racheter, il faut leur donner cette chance.

Malgré ce mauvais pas que nous venons de subir, j’ai espoir parce que les qualités techniques de cette équipe restent intactes.

Je ne veux pas susciter dans le cœur des Camerounais l’espérance que peuvent provoquer les folies des changements. Ce vrai le problème de résultats et le problème de moyens ou encore le problème de conflit interne peuvent pousser à changer d’encadreur surtout lorsqu’il y a une pression dans le public, mais, je tiens à préciser que si nous tentons de changer d’entraîneur, nous n’irons pas à la prochaine coupe du monde. Ce changement aura un impact négatif sur le futur proche. Il faut avoir une lecture de la vie sportive en tenant compte de chaque expérience.

Le travail qu’on a à faire actuellement, c’est calmer les colères des supporters, régler les conflits internes qui sont latents, insuffler une nouvelle dynamique à l’équipe et à son staff technique. Mais on avait déjà vu cela avec le changement de capitaine au sein des lions en 2010. On doit éviter ce phénomène d'instabilité très souvent observé au niveau des entraîneurs comme cela se passe dans les clubs européens.

Changer, c’est tout recommencer ; on ne battit pas une équipe qui ira au mondial en un mois. Il y a dans chaque groupe de football ce qu’on appelle l’esprit d’équipe. C’est cet esprit qui crée la cohésion à chaque match. C’est cet esprit qui a régné au sein des lions en 84,88, 2000 et 2002. Quand cet esprit manque, les équipes perdent toujours.

Des noms circulent pour remplacer l’entraîneur actuel. Bon nombre des noms camerounais sont cités, ce n’est toujours pas la solution.
En fait, on y peut y avoir un effet bénéfique ou une amélioration des résultats, mais c’est à court terme pour des matchs pas très important.  Les entraîneurs camerounais, on les a déjà tous essayés. Ce n’est pas parce que le Sénégal a eu Aliou Cissé qu’on doit imiter. Le Sénégal est un pays très soudé dans son tempérament Oulof. 

Ils font bloc autour de leur langue nationale, qui les unit comme les enfants d’une même mère ; ce qui n’est pas le cas du Cameroun. Le tempérament camerounais c’est un tempérament de leadership, tout le monde veut être solitaire en éblouissant ; finalement c’est cela donne un résultat positif pour l’ensemble. Au Cameroun, dès qu’on désigne un entraîneur, c’est la tante ou l’oncle qui vient te dire que ton neveu joue déjà au foot. Je pèse mes mots, un Camerounais n'a pas le profil recherché pour prendre les rênes du onze national. Nous sommes très informés pour savoir ce qui se passe souvent. L’équipe espoir ou les cadets oui...

On avait déjà essayé autrefois avec les nationaux ça n’a rien donné, Manga Onguené y était en 98, Thomas NkonoAkono jean Paul, Jules Nyonga ont déjà eu à diriger notre équipe fanion… Quels résultats ils ont donné ? Les entraineurs du terroir fonctionnent tous sur des bases claniques, le marchandage. Moi, je sais de quoi je parle, ces anciens joueurs professionnels évoluent ici et nous disent souvent les conditions qu’ils ont rempli pour être sélectionnés autrefois. Dans les années 80 pour faire partie de l’équipe nationale, il fallait jouer à Yaoundé, au moins à Douala des rares joueurs venaient de fédéral de Foumban. Il y avait des bons joueurs dans les provinces, mais on ne les appelait pas.