Le journaliste et militant marocain Omar Radi condamné à six ans de prison, sur fond d’affaire « Pegasus »

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Il a toujours affirmé être poursuivi en raison de ses critiques du pouvoir. Une cour de Casablanca a condamné, lundi 19 juillet, le journaliste et défenseur des droits humains Omar Radi à six ans de prison dans une double affaire d’« espionnage » et de « viol » à l’issue de son procès, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Le reporter, 35 ans, est en détention provisoire depuis juillet 2020. Il peut faire appel.

<p class="article__paragraph ">L’enquête pour «&nbsp;espionnage&nbsp;» avait été ouverte fin juin&nbsp;2020 après la publication d’un rapport d’Amnesty International affirmant que le téléphone de M. Radi avait été piraté via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO. Celle-ci est mise en cause dans une nouvelle enquête d’un consortium de médias internationaux, à laquelle a participé<em> Le Monde</em>, qui a fait état d’une liste de personnalités potentiellement ciblées par le logiciel, et dans laquelle figure le nom de M. Radi.</p> <h2 class="article__sub-title">«&nbsp;Atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat&nbsp;»</h2> <p class="article__paragraph ">Le gouvernement marocain a dénoncé lundi comme <em>«&nbsp;mensongères&nbsp;»</em> les informations selon lesquelles les services de sécurité du royaume <em>«&nbsp;ont infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d’organisations internationales à travers un logiciel informatique&nbsp;»</em>.</p> <p class="article__paragraph ">M.&nbsp;Radi était accusé d’<em>«&nbsp;atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat&nbsp;»</em> et d’avoir reçu des <em>«&nbsp;financements étrangers&nbsp;»</em> en lien avec <em>«&nbsp;des services de renseignement&nbsp;»</em> mais aussi de <em>«&nbsp;viol&nbsp;»</em>. Il a toujours nié ces accusations. <em>«&nbsp;Le parquet est motivé par la vengeance et non par la quête de la vérité&nbsp;»</em>, a clamé, sûr de lui, le reporter lors de sa dernière adresse devant le tribunal de Casablanca, une audience publique. Il avait précédemment affirmé être poursuivi à cause du rapport d’Amnesty International.</p> <p class="article__paragraph "><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/29/au-maroc-le-journaliste-omar-radi-place-en-detention-pour-viol-et-financements-etrangers_6047640_3212.html">L’enquête pour «&nbsp;viol&nbsp;» avait été ouverte fin juillet&nbsp;2020 sur plainte d’une collègue de M. Radi</a>. Si le journaliste parle de <em>«&nbsp;relations librement consenties&nbsp;»</em>, la plaignante affirme qu’elle n’était pas consentante. Un autre journaliste Imad Stitou, 32&nbsp;ans, <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/06/maroc-les-journalistes-omar-radi-et-imad-stitou-relaches-apres-un-long-interrogatoire_6045405_3212.html">a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme dans la même affaire</a>. Il avait d’abord été présenté comme l’unique témoin à décharge dans l’affaire de viol avant d’être poursuivi en état de liberté au cours de l’instruction. M.&nbsp;Stitou demeure libre.</p> <p class="article__paragraph ">Les peines des deux journalistes ont été assorties d’un dédommagement de 200&nbsp;000 dirhams (environ 19&nbsp;000&nbsp;euros) à la partie civile, avec une contribution à hauteur d’un tiers pour M.&nbsp;Stitou. Son cas a mobilisé au Maroc comme à l’étranger&nbsp;: des défenseurs des droits humains, des intellectuels et des responsables politiques réclamaient sa libération provisoire.</p> <section class="author"> <p class="author__detail"> <span class="author__name">Le Monde avec AFP</span> </p> </section> <section class="article__reactions"> </section>

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