Coût de la vie : le panier de la ménagère pèse Rs 500 plus lourd

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Huile, riz et bien d’autres articles de consommation: leur prix ont flambé à la suite du Covid-19. Selon les économistes et associations de consommateurs, les Mauriciens doivent trouver Rs 500 de plus pour boucler leur budget. 

Et le pire reste à venir. Une hausse de 80 % est prévue d’ici juin. Tour d’horizon. «Pour un caddie de provisions de Rs 2 000, il faut débourser Rs 300 de plus. Maintenant, pour des articles haut de gamme, la note est plus élevée», déclare Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers (APEC). 

En moyenne, le panier de la ménagère pèse désormais Rs 500 de plus. Parmi les produits qui ont pris l’ascenseur: l’huile comestible majorée de 10 % et le riz. «Les fast-moving goods, soit ceux de première nécessité et en grande demande, ont accusé davantage de hausse», affirme-t-il. 

Riz basmati

Au sujet de l’huile comestible, Bhavish Jugurnath, expert-comptable et économiste, soutient que les prix risquent encore de flamber puisque les prix sur le marché mondial vont croître. Le taux d’augmentation est évalué de 12 à 18 %. Les prix du riz basmati provenant de l’Inde et du Pakistan ont crû de 25 % à 30 % entre septembre 2020 et janvier 2021. «Ceci était dû à une pénurie sur le marché mondial. Puis en janvier, l’Inde n’avait pas la capacité d’exporter le riz. Ajoutez à cela le fret et on arrive à environ 40 %.» 
Parallèlement, les légumes n’échappent pas à la flambée des prix. En effet, une rupture de certaines variétés est décriée par l’économiste. Aussi, de décembre à février, une hausse de 18 à 25 % a été observée, poursuit-il. 

Heureusement qu’une demande pour contrôler les prix de la pomme de terre et de l’oignon a été agréée, indique Jayen Chellum, porte-parole de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM). Aussi, suggère-t-il, un contrôle des prix aurait dû être appliqué pour les produits essentiels ou sujets à un monopole. 
 

La note sera plus salée

Hélas, estiment nos interlocuteurs, dans les semaines à venir, la note sera encore plus salée. Déjà la hausse du prix de l’huile a entraîné une majoration des prix des fritures, dholl puris, etc. d’une à deux roupies. «En 2020, les prix des grains secs ont augmenté. Or, cette majoration n’était pas proportionnelle aux coûts de production additionnels encourus», déplore-t-il. 
Idem pour la taxe sur le sucre où les prix de certaines pâtisseries et autres douceurs ont vite grimpé, laissant un goût amer aux consommateurs, enchaîne-t-il. D’ici la fin d’avril, les habituels facteurs externes, comme la dépréciation des devises et la majoration du fret, frapperont davantage. 

La hausse des prix du pétrole dans certains pays ne nous épargnera pas non plus, explique le président de l’APEC. Résultat: le panier de la ménagère grimpera de 75 %, causant une dépense supplémentaire de Rs 875. 
L’économiste Jugurnath va plus loin, estimant que d’ici juin, un surplus de 80 % est prévisible face aux fluctuations du marché international. «Il y a pas mal de produits d’Inde, d’Asie et d’autres marchés qui augmentent les tarifs du fret. D’ici juin, on peut donc s’attendre à une hausse de Rs 1 000 sur le budget de la ménagère.»

Dépenses mensuelles de Rs 28 670 par famille

Le panier de la ménagère s’alourdit au fil des années. Selon le Household Budget Survey de 2017, une famille mauricienne dépensait en moyenne Rs 28 670 par mois pour des produits de consommation, les aménités et le gaz ménager, entre autres. 
Selon les données de Statistics Mauritius, ce taux était de Rs 11 390 en 2001 contre Rs 3 035 en 1987. La taille des familles s’est aussi rétrécie, passant de 5 en 1987 à 3 en 2017.