« Face à la grogne sociale grandissante et au contexte politique dangereusement crisogène » selon le mouvement Rohy, l’organisation propose le dialogue pour une « gestion équilibrée ». Sans cela, le pays risque de faire face à une nouvelle crise.
Le contexte politique délétère ne laisse pas insensible la société civile qui participe activement aux débats. Le mouvement Rohy, hier, a passé en revue lors d’une conférence de presse, les évènements de ces derniers jours et livre un constat amer sur la situation qui prévaut. Le pouvoir en place, l’opposition en passant par les forces de l’ordre, ont reçu, quant à eux, des sévères critiques de la part du mouvement qui demande à ces acteurs politiques une « prise de conscience radicale ». Une crise est redoutée par la société civile qui veut que « le droit et la liberté de manifester soient garantis » et les forces de sécurité cessent les « bavures malheureuses ».
Colère. Le mouvement Rohy « reconnaît pleinement les forces de l’ordre la mission de maintien de l’ordre afin de maintenir une paix civile, faire respecter la loi et assurer la continuité des activités de la cité ». « C’est une mission difficile car elle est impopulaire, notamment quand il y a une insatisfaction patente et donc colère de la part des citoyens », poursuit le communiqué. Elle est également ingrate, affirme toujours le Rohy, car les agents des forces de l’ordre subissent aussi coups et blessures, voire des décès dans leurs rangs pendant les manifestations et ne font pas l’objet d’une reconnaissance dans l’exercice de leur mission.
Préventif. Seulement, le Rohy a mis un bémol car « le maintien de l’ordre actuel, de caractère légaliste et plus répressif que préventif, tend à restreindre les libertés individuelles ». Et si le maintien de l’ordre se veut être « impartial », selon toujours cette organisation de la société civile, dans la mesure où il ne devrait être « basé à protéger politiquement tout un pouvoir en place » mais plutôt de « garantir les droits des citoyens à l’expression », les forces de l’ordre devraient être conduites afin que « les rassemblements publics se déroulent de la meilleure manière possible ». La « prévention dans le maintien de l’ordre pour les forces de sécurité consiste à se déployer contre les actes de vandalisme ou contre les contre-manifestants quels qu’ils soient », a soutenu le mouvement.
Faible volonté. Quand le mouvement Rohy aborde les acteurs politiques, il adopte un ton dur et lance des critiques acerbes aussi bien à l’endroit des opposants que des tenants du pouvoir. « Les dirigeants actuels estiment que la vérité est de leur côté, ne supportent aucun doute et aucune critique », a affirmé le mouvement Rohy. Ils « ont également une très faible volonté de concertation et d’écoute alors que nous sommes en 2021 et que la gouvernance est en piteux état ». A cet effet, toujours selon le Rohy, ils « considèrent comme ennemi de la nation tout détracteur, dont l’opposition, et instrumentalisent les forces de sécurité à leur profit politique ».
Déplorable. L’opposition, quant à elle, est critiquée par cette organisation de la société civile, avec « son attitude jusqu’au-boutiste verbal ». Et le fait qu’on ne perçoit pas, selon toujours le Rohy, les visées concrètes et positives dans la démarche des opposants de remettre en question le pouvoir en place, et qui permettraient aux citoyens de se rassurer sur leurs intentions d’être un acteur responsable et non inconséquent, est déplorable. Sur les ondes de « Miara-manonja », les opposants sont soupçonnés « d’incitation à la haine et de troubles à l’ordre public ».
Dialogue. Le mouvement estime que seule l’option du dialogue conduira à une issue de la situation politique actuelle. A cet effet, le Rohy appelle les opposants « à plus de retenue et de responsabilité en faisant des propositions concrètes et en acceptant le dialogue ». Et le pouvoir en place devrait « dialoguer, selon le mouvement, avec l’opposition et s’atteler à redresser réellement le pays en travaillant de concert avec les autres acteurs nationaux dont le secteur privé existant et la société civile notamment les OSCs, les syndicats, les Eglises et les médias indépendants ».
Recueillis par Rija R.
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