En attendant les militaires ont pris le contrôle du pays. Les administrations sont paralysées -la plupart en grève-, les hôpitaux bloqués: il n’y a quasiment plus de test de dépistage du coronavirus, ni de vaccin dans ce pays qui avait pourtant pris de l’avance en la matière.
Des cortèges denses emplissent les rues des villes birmanes pour dénoncer le coup d’État du général Min Aung Hlaing et réclamer la libération d’Aung San Suu Kyi. La mobilisation demeure pacifique, mais l’armée montre de premiers signes de réaction. Un prêtre décrit à Radio Vatican, l’évolution de la situation, à l’heure où ce pays semble sur une ligne de crête.
Mardi 9 février 2021 ((rezonodwes.com))–Les manifestations s’étendent désormais à toute la Birmanie. Une semaine après le coup d’État par les militaires, la contestation ne faiblit pas, comme en témoigne auprès de Radio Vatican un prêtre sur place.
Ce mouvement populaire rassemble toutes les ethnies, toutes les générations. Dans la journée, ce sont des slogans qui réclament le retour de la démocratie, le respect du résultat des élections législatives de novembre, et la libération d’Aung San Suu Kyi, ancienne responsable du gouvernement, actuellement en résidence surveillée à Naypyidaw selon son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie. Le soir, une clameur s’élève: celle des casseroles, frappées en signe de contestation. Ce rituel est à l’origine un exorcisme, censé éloigner les mauvais esprits.
Pas d’affrontement violent, mais «jusqu’à quand?»
Pour le moment, la contestation n’a pas provoqué d’effusion de sang. «Mais jusqu’à quand?», s’interroge le prêtre selon lequel il y a de fortes probabilités que les militaires restent au pouvoir et que «la dictature s’installe pour de bon», à moins d’une importante mutinerie dans les rangs de l’armée birmane.
En attendant les militaires ont pris le contrôle du pays. Les administrations sont paralysées -la plupart en grève-, les hôpitaux bloqués: il n’y a quasiment plus de test de dépistage du coronavirus, ni de vaccin dans ce pays qui avait pourtant pris de l’avance en la matière. Internet fonctionne «en dents de scie», constate notre interlocuteur.
L’armée cherche aussi à calmer l’ardeur de la population, sortie massivement dans les rues du pays samedi et dimanche. Ce lundi 8 février, elle a interdit dans plusieurs villes les rassemblements de plus de cinq personnes. La loi martiale a été décrété dans certains quartiers de Rangoun, la capitale économique, à Mandalay, la seconde ville du pays, et ailleurs.
Selon l’AFP, des manifestants ont été dispersés par des canons à eau et des balles en caoutchouc par la police à Naypyidaw. Du gaz lacrymogène a aussi été tiré sur la foule à Mandalay ce mardi. «Des actions doivent être prises (…) contre les infractions qui troublent, empêchent et détruisent la stabilité de l’État», a déclaré l’armée à la télévision d’État. Face à une situation «qui s’envenime», pour reprendre les mots du prêtre, la répression est brandie comme une menace.
source : Vatican News
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