La France enchaînée, toutes les colonies, la Grande-Bretagne, le monde, ont les yeux fixés sur le premier territoire qui a manifesté son esprit d'indépendance et sa volonté de rester purement français.
Colonel Leclerc, 27 août 1940, Douala.
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A Douala comme à Yaoundé se trouvent des « avenues du 27 août 1940 », qui célèbrent le ralliement du Cameroun à la «France libre », en clair, l’enrôlement de force des « indigènes » du Cameroun à la guerre de 1939-1945 pour la libération de la France.
Ce que ne disent pas ces avenues est que :
1/- Leclerc avait effectué un coup d’Etat dans la nuit du 26 août à Douala, procédé à l’arrestation des administrateurs de la ville qui étaient tout naturellement des Français, et au petit matin avait proclamé que le Cameroun avait rallié de Gaulle réfugié à Londres ;
2/- que le 15 juillet 1940 des colons de Yaoundé, à la tête desquels Robert Coron dont le nom est demeuré, « quartier Coron », avaient proclamé l’indépendance du Cameroun, à la manière des Blancs de l’Afrique du Sud proclamant l’indépendance pour eux, mais pas pour les Noirs qu’ils ont continué à écraser ;
3/- que c’est cette nouvelle qui avait été à l’origine de la venue de Leclerc au Cameroun ;
4/- que de très nombreux Blancs, Français, Grecs, Libanais, Syriens, vivant au Cameroun, avaient évacué leurs familles en Afrique du Sud dans la crainte d’une attaque allemande du Cameroun ;
5/- que Leclerc n’avait aucune considération pour les « indigènes » du Cameroun, et n’avait besoin de ceux-ci uniquement dans le but de libérer son pays la France.
Quoi qu’il en soit, Leclerc, par son passage dans notre pays, en a profondément marqué l’histoire, il en a changé le cours.
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A – Des colons du Cameroun avaient proclamé leur indépendance
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Les colons français au Cameroun s’étaient retrouvés groggy, comme du reste tous les Français où qu’ils se trouvaient. Puis, progressivement l’information selon laquelle le Secrétaire d’Etat Charles de Gaulle réfugié en Angleterre était déterminé à ne pas capituler s’était mise à circuler au Cameroun. Rapidement, elle était devenue l’objet d’un grand débat parmi les colons français. Fallait-il le suivre ou non ? C’était embarrassant. Il n’était pas le chef du gouvernement. Il était en réalité en dissidence.
Finalement, un groupe de colons résidant à Yaoundé a choisi de l’imiter, de refuser la capitulation. Il a ainsi décidé de se désolidariser du gouvernement français désormais réfugié à Bordeaux dans le sud du pays, et de proclamer tout bonnement l’indépendance du Cameroun. Le 15 juillet 1940, ils avaient ainsi officialisé leur dissidence. Mais, les administrateurs de la colonie ne les avaient pas, pour la plupart, suivis. Ils étaient demeurés fidèles au gouvernement, et acceptaient la mort dans l’âme la capitulation de celui-ci devant l’Allemagne.
Tout le mois de juillet s’achève dans cette atmosphère morose au sein des Français du Cameroun, divisés entre les légalistes et les dissidents. La pro-capitulation, et les contre. Rapidement, toutefois, l’information est parvenue aux oreilles des réfugiés à Londres. Le leader de ceux-ci, Charles de Gaulle, y a aussitôt compris l’immense parti qu’il pouvait en tirer.
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Avant-propos
Chapitre I :
Les atouts du Cameroun en 1940 pour les réfugiés français de Londres
A – Des colons du Cameroun avaient proclamé leur indépendance
B – la « France libre » avait besoin de troupes
Chapitre II :
Le départ de Leclerc de Londres pour le Cameroun le 6 août 1940
A – Escale fructueuse à Lagos au Nigeria
B – Mission d’éclaireur à Victoria pour Boislambert
Chapitre III :
Le départ de Lagos pour Douala le 25 août 1940
A – Leclerc se promeut colonel
B – La répartition des tâches
Chapitre IV :
Arrivée à Douala et exécution nocturne du coup d’Etat le 26 août 1940
A – Douala sous la pluie : premiers ralliements et conquête de la ville
B – Affiches de deuxième proclamation de l’indépendance à travers la ville nuitamment
Chapitre V :
Instauration de l’état de siège à Douala par Leclerc le 27 août 1940
A – Douala en état de siège
B – Peur dans la ville
Chapitre VI :
Leclerc prend le pouvoir et devient le 1er Président de l’histoire du Cameroun le 27 août 1940 au matin
A – Convocation des chefs supérieurs à Bonanjo et de tous les autres « indigènes » de la ville
B – Ségrégation raciale à Bonanjo pendant le meeting
Chapitre VII :
Les déclarations officielles de Leclerc à l’attention des « indigènes » le 27 août 1940
A - Déclaration à l’attention des chefs d’unités administratives et des chefs traditionnels.
B – Déclaration aux Blancs et aux « indigènes » de Douala en Général
Chapitre VII :
Les décrets de Leclerc premier Président du Cameroun
A – Création le 3 septembre 1940 des « Tirailleurs camerounais»
B – Création de Radio-Douala et Radio-Yaoundé et transfert de la capitale à Douala
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