Tissu social en lambeau, partisans à couteaux tirés, aux manteaux haineux de Proud Boys, de KKK, de suprémacistes, brandissant le drapeau confédéré, sous les eaux agitées de la déraison ; bizarre qu’une période de passation de flambeau aux USA charrie autant de phobie, d’ineptie et de péripétie pour les institutions régaliennes qui peinent à recoller les morceaux.
Les idéaux de paix prônées par MLK ont été hypothéqués, fragilisés et fissurés au cours de ce règne trumpiste, générateur de misogynie, d’impudeur, de cynisme, de sadisme, d’obscurantisme, de racisme et d’égocentrisme. Dans son tombeau panthéonisé, MLK serait en passe de subir un AVC ; les géants du désordre et de la discorde, aux cornes ravageurs, auraient assassiné l’icône de la paix une deuxième fois.
Lundi 18 janvier 2021 ((rezonodwes.com))– A l’inspiration des pionniers Haïtiens qui condamnèrent l’injustice et remportèrent la victoire magnanime sur la fournaise ardente de l’esclavage, les lois de Jim Crow du Code Noir allaient être abolies un demi-siècle après la cristallisation de la trilogie salvatrice Liberté-Egalité-Fraternité. Le 13e, 14e et 15eamendements de la Constitution américaine – promulgués respectivement en 1865, abolissant l’esclavage; en 1868, accordant la citoyenneté à toute personne née ou naturalisée aux États-Unis ; et de 1870, garantissant le droit de vote à tous les citoyens des États-Unis – sont greffés sur les sacrifices de Toussaint, Dessalines, Christophe et consort qui ont marqué la merveilleuse page d’histoire de vaincre l’armée française en 1803.
Au cours de son vivant, en bon chrétien vivant, tel un envoyé spécial de Dieu, le docteur King remportait dans la même veine de sublimes victoires sur la démence de la raison. Les justes revendications soulevées par le leader de « Montgomery Improvement Association (MIA) » allaient au-delà d’instruire des actions en justice, de déposer des plaintes pour défendre l’égalité entre les races et les sexes. De nombreuses marches et une kyrielle de discours garnissent les œuvres de ce jeune sociologue surdoué diplômé de Morehouse College et inspiré par les écrits de Henry David Thoreau, qui façonnaient son caractère dans l’idéologie de la désobéissance civile.
Des textes, des sit-in et des marches pour le travail et pour la liberté – la marche pour l’intégration des jeunes dans les écoles, sans distinction de couleur ; la marche de Selma pour réclamer des droits de vote’ I Have a Dream ; Where Do We Go From Here ; I’ve Been to the Mountaintop ; Beyond Vietnam ; Loving Your Enemies – sont autant d’œuvres du révérend pour vaincre le racisme, le matérialisme et le militarisme qu’il baptise de « Giant Triplex ».
Des résultats notoires ont été obtenus à l’issue des différents mouvements de protestations, dont le boycott des bus pour contester avec véhémence l’arrestation de la figure de proue Rosa Park qui refusait de laisser sa place dans un bus de transport public à un blanc arrogant. Les sacrées batailles idéologiques du révérend King visaient la fin des inégalités, des abus, de la violence sous toutes leurs formes et à travers toutes les frontières. Cette révolution acharnée et singulière – conduite sous l’égide de cet envoyé spécial de Dieu parmi les pécheurs, les bourreaux et les prédateurs politiques – est imprégnée des vertus divines dont la non-violence, la recherche de la paix, le pardon et l’amour.
La portée et le sens unique de cette lutte trouvent leurs racines dans l’application des principes surhumains de l’opprimé, de la victime, l’ostracisé et le marginalisé invités à défendre leurs droits sacrés pour jouir pleinement de leurs droits civils et politiques mais aussi et surtout avec la motivation de pardonner et de traiter leurs bourreaux avec amour.
Non seulement pour les Etats-Unis, mais pour tous les pays du monde entier, les œuvres inspirantes de MLK ont exalté et cristallisé les visions extraordinaires dégagées dans les prescrits bibliques et de la Déclaration des Droits de l’Homme pour un monde libre et juste où règnent la paix et le bonheur.
« Rendre coup pour coup, c’est propager la violence, rendre plus sombre encore une nuit déjà sans étoiles. Or les ténèbres ne peuvent se dissiper par elles-mêmes. C’est la lumière qui les chasse. De même la haine ne supprime pas la haine. Seul l’amour y parviendra. C’est là la beauté de la non-violence : libre d’entraves, elle brise les réactions en chaîne du mal. Le révérend pasteur a ajouté : La haine trouble la vie ; l’amour la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie ; l’amour la rend lumineuse ».
L’anniversaire du révérend King célébré dans l’hypocrisie