Une explosion d’origine encore indéterminée a eu lieu jeudi aux abords de l’aéroport de Kaboul, ont annoncé les Etats-Unis, alors que des milliers d’Afghans y sont massés pour tenter de fuir leur pays avant la fin prochaine des vols d’évacuation affrétés par les Occidentaux.
« Nous pouvons confirmer une explosion à l’extérieur de l’aéroport de Kaboul », a tweeté le porte-parole du Pentagone, John Kirby, ajoutant ne pas avoir d’informations claires sur d’éventuelles victimes pour le moment.
« À tous nos amis afghans: si vous êtes près des portes de l’aéroport, éloignez-vous de toute urgence et mettez-vous à l’abri. Une deuxième explosion est possible », a également twitté l’ambassadeur français en Afghanistan, David Martinon.
Dans la nuit, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni avaient émis simultanément des mises en garde très précises et presque identiques sur des menaces d' »attentat terroriste » dans la zone de l’aéroport, à l’approche de la date butoir prévue pour le retrait des forces américaines d’Afghanistan, le 31 août.
Les personnes « se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement », avait indiqué Washington en invoquant des « menaces sécuritaires », après que le président Joe Biden eut déjà évoqué mardi la possibilité d’un attentat du groupe jihadiste État Islamique (EI), rival des talibans en Afghanistan ces dernières années.
La diplomatie australienne a parlé d’une « menace très élevée d’attentat terroriste ». Et Londres a appelé ses ressortissants se trouvant près de l’aéroport à le quitter « pour un endroit sûr » en attendant « d’autres instructions, ou pour ceux qui peuvent partir d’Afghanistan par d’autres moyens, à le faire « immédiatement ».
Aucune précision sur la nature de la menace n’a été apportée dans ces avis, mais le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a expliqué que la situation s’était « fortement dégradée » mercredi à l’aéroport et que plusieurs pays avaient évoqué la possibilité d’un attentat suicide.
Le secrétaire d’État britannique chargé des forces armées, James Heappey, a pour sa part évoqué une menace « très sérieuse » et « imminente ».
Les évacuations se poursuivront
Le Pentagone a également fait savoir que certaines victimes étaient américaines. « Aucun soldat, policier ou diplomate français n’avait été engagé aujourd’hui à Abbey Gate », a pour sa part tweeté l’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon.
S’exprimant de Dublin, où il se trouve pour une visite de travail, Emmanuel Macron a déclaré jeudi après-midi que la France allait encore tenter d’évacuer « plusieurs centaines » d’Afghans de Kaboul. Des opérations que M. Martinon pilotera de Paris, a ajouté le chef de l’Etat, ajoutant que la France ferait « le maximum » pour arriver à évacuer toutes ces personnes, mais sans garantie en raison de la situation sécuritaire « extrêmement tendue » à l’aéroport de Kaboul.
Pour sa part, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a convoqué jeudi après-midi une réunion interministérielle de crise, a fait savoir Downing Street. Pour l’heure, l’issue de cette réunion n’est pas connue. Le ministère de la défense britannique a, d’ores et déjà, fait savoir qu’« aucune victime de l’armée ou du gouvernement britannique n’a été signalée ».
Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a de son côté déclaré que la priorité « rest[ait] d’évacuer autant de gens que possible vers un environnement sûr, le plus rapidement possible ». Les ultimes opérations d’évacuation doivent avoir lieu avant la date butoir du 31 août.
Alertes sur une menace imminente
Plusieurs pays occidentaux avaient appelé, dans la nuit de mercredi à jeudi, leurs ressortissants à s’éloigner au plus vite de l’aéroport de Kaboul en raison de menaces « terroristes », parmi lesquels les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni. Les personnes « se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement », a déclaré le département d’Etat américain, invoquant des « menaces sécuritaires ».
La diplomatie australienne a parlé d’une « menace très élevée d’attentat terroriste ». Et Londres a appelé ses ressortissants se trouvant près de l’aéroport à le quitter « pour un endroit sûr », en attendant d’autres instructions, ou ceux qui peuvent partir d’Afghanistan par d’autres moyens, à le faire « immédiatement ».
L’ombre de Daech-K
Pour l’instant, le quotidien américain n’indique pas un nombre précis de victimes et de blessés, tandis que d’autres médias évoquent un bilan provisoire de 13 morts (parmi lesquels des enfants). Une information qui n’est pas confirmée officiellement à cette heure. Le Pentagone a fait savoir qu’il y aurait des victimes “américaines et étrangères”.
La crainte est qu’il s’agisse d’un attentat terroriste perpétré par le groupe terroriste islamiste Daech-K (ou ISIS-K), qui opère en Afghanistan depuis 2015. “Les autorités américaines avaient prévenu mercredi soir d’une menace ‘spécifique’ et ‘crédible’ contre l’aéroport de la part de Daech-K, une branche de l’État islamique”, indique le quotidien.