Autosuffisance alimentaire : Défi de cultiver 115 000 ha de plus, lancé par le président Rajoelina

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L’appui aux paysans agriculteurs, la sécurisation foncière et la mise en place de la Chambre de l’Agriculture seront entreprises, selon le président Andry Rajoelina, lors de l’ouverture officielle de la conférence pour l’autosuffisance alimentaire, au CCI Ivato.

Des armes redoutables ! C’est ainsi que le président de la République, Andry Rajoelina décrit les produits agricoles et les produits pétroliers, dans le contexte mondial actuel, marqué par les impacts de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine. D’après lui, les pays qui ont pu amortir les effets de la crise sont ceux qui produisent ces produits. « Nous faisons face à un bouleversement du marché des matières premières. Les prix ont augmenté. La guerre en Ukraine a causé la flambée du prix du blé, qui est multiplié par trois. Les prix du carburant sont également multipliés par deux. Aujourd’hui, on constate que deux pays ont le pouvoir de prendre en otage tous les pays du monde. Pour Madagascar, l’élevage et l’agriculture seront nos armes pour faire face à cette crise et pour renforcer la puissance de notre pays. Nous avons des terres cultivables. Il faut produire, il faut aider les paysans agriculteurs. Jusqu’ici, il n’y a pas eu d’extension des terres cultivées, alors que le nombre de la population ne cesse de croître. Si le pays produit actuellement 4 millions de tonnes de riz par an, on importe encore 500 000 tonnes de plus pour satisfaire la demande. Si on aide les paysans à augmenter leur production de 25%, on pourra arrêter les importations et exporter à nouveau pour redevenir le grenier à riz de la région », a-t-il noté dans son discours, durant la cérémonie d’ouverture de la conférence pour l’autosuffisance alimentaire, qui se déroule les 16 et 17 juin 2022 au CCI Ivato.

Défis à relever. Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, qui figure parmi ses velirano, le président de la République a avancé trois éléments principaux, dont la mise en œuvre fait partie des discussions durant la conférence qui se déroule depuis hier. Le premier élément concerne l’appui aux activités agricoles des paysans, notamment par la construction de barrages, l’amélioration des rendements et la facilitation des financements. Pour le rendement, le président Andry Rajoelina a indiqué une moyenne qui devrait passer de 2,5t à 4t à l’hectare, grâce à l’amélioration des intrants. « Nous allons mettre en place des guichets agricoles au niveau des districts. Il s’agit de centres d’approvisionnement d’intrants comme les semences, les fertilisants et les produits phytobiologie-sanitaires », a-t-il déclaré. En ce qui concerne l’accès au financement, le président a soutenu que le taux d’intérêt annuel pour les crédits proposés par les institutions de microfinance ne devrait pas dépasser les 5%, si les taux actuels sont encore de 3% par mois, soit environ 36% par an. « L’Etat est prêt à investir pour réduire ces taux, afin de financer les activités productives des paysans », a-t-il souligné. Le deuxième élément concerne la sécurisation foncière, au bénéfice des paysans propriétaires de terrains. Des propriétaires qui se font parfois voler par les individus qui connaissent mieux les procédures et les rouages de l’administration foncière. Selon le président Rajoelina, une loi sera bientôt adoptée pour la distribution de certificats fonciers pour les rizières déjà cultivées, sur tout le territoire malgache. « Vous verrez que d’ici 6 mois, il y aura un grand changement. Il y a également la délivrance de titres verts pour les Malagasy qui obtiendront des titres définitifs, s’ils exploitent le terrain durant 5 ans », a-t-il noté. Par ailleurs, la mise en place de la Chambre d’Agriculture a également été évoquée dans le discours présidentiel, dans l’optique de valoriser les paysans. Pour le président de la République, il faut développer l’agribusiness, augmenter les surfaces cultivées en créant 5 000 ha d’agriculture par région, afin d’atteindre les 115 000 ha de surfaces additionnelles cultivées, au niveau national. Pour ce faire, il fait appel à une collaboration entre les paysans, les opérateurs économiques privés, ainsi que les investisseurs nationaux et étrangers. 

Concertations. Bref, il s’agit de solutions visant à favoriser les activités de production agricole. Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Harifidy Ramilison a indiqué que des concertations ont déjà été organisées dans les différentes régions de la Grande île. Des concertations organisées avec le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, et dont les résolutions définissent les besoins, les objectifs à atteindre et les solutions permettant d’aboutir à l’autosuffisance alimentaire. Les concertations se poursuivent au CCI Ivato, avec une grande mobilisation des partenaires de développement. 

Antsa R.

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