Depuis sa prise de pouvoir le 5 septembre 2021, soutenu par la population guinéenne, admiré par plusieurs mouvements panafricains à travers le continent, Mamadi Doumbouya résiste aux pressions de la CEDEAO et trace son sillon. Le Président de la transition est-il en passe de gagner son pari ?
Ancien légionnaire Français, en bon militaire, il entend mettre de l’ordre dans les institutions de la République guinéenne et compte bien prendre le temps nécessaire pour le faire, sans se soucier des pressions internationales.
Celui qui souhaite réformer rapidement son pays avant de le rendre à des autorités civiles avait commencé sa transition en mettant à la retraite d’office la « vieille garde ». Ainsi, 42 généraux et de nombreux hauts fonctionnaires ont dû quitter leur poste pour laisser la place à une nouvelle génération.
Habilement menée, cette disposition qui aurait pu créer des ressentiments, a pourtant été bien accueilli par la population, et même par les concernés puisqu’ils pourront, pour une partie d’entre eux, continuer à servir leur pays au sein d’institutions consultatives.
La jeunesse, elle, est ravie. De nouvelles opportunités s’offrent à elle, et le CNRD semble mettre tous les moyens à sa disposition pour permettre à la jeunesse de s’épanouir et d’entreprendre dans de nombreux domaines tel que le sport, la culture et les nouvelles technologies.
Plutôt discrète depuis la prise de pouvoir de septembre 2021, la diaspora guinéenne semble voir d’un bon œil l’arrivée du nouveau locataire du palais présidentiel tant les désillusions et les déceptions ont été grande durant les mandats d’Alpha Condé.
Ainsi, à l’image de Paul Pogba, Champion du monde de football en 2018 avec l‘équipe de France et pilier de Manchester United, qui devrait faire un retour remarqué au pays cette année, la diaspora guinéenne montre de plus en plus son désir de saisir l’opportunité qu’offre cette ère de changement pour revenir et s’impliquer dans leur pays d’origine.
Loin d’inquiéter, Mamadi Doumbouya incarne désormais aux yeux de son peuple, l’espoir d’une guinée pacifiée et unie. C’est d’ailleurs pour célébrer cela qu’a été organisé les 28 et 29 janvier dernier, un concert géant pour la paix et l’unité nationale sur l’esplanade du palais du peuple dans la commune de Kaloum à Conakry.
Venus de la Guinée, du Mali ou de la Côte d’Ivoire, plusieurs artistes ont véhiculé des messages de paix et d’unité au cours de leurs prestations.
La plupart ont d’ailleurs été reçus par le chef de l’état et se sont pliés de bonne grâce à l’exercice des photos traditionnelles.
Malgré les sanctions de la CEDEAO, Mamadi Doumbouya ne se laisse pas impressionner et continue de mettre en place son programme de réforme.
Il s’attelle à mettre un terme à la corruption et aux fraudes qui gangrènent le pays en mettant en place, par exemple, la Cour des délits et infractions économiques, chargée de suivre les mouvements financiers suspects afin de les restituer au budget de l’état.
Force est de constater que ce genre d’initiative lui confère sympathie et soutient de la part de la population qui attend avec impatience les résultats des enquêtes.
Autre signe du changement qui est en train de s’opérer dans le pays, le ballet incessant des engins de travaux des sociétés routières qui travaillent désormais avec zèle pour moderniser les routes du pays.
Si aujourd’hui, nul ne sait combien de temps durera la transition, une chose est sûre, après 5 mois au pouvoir, Mamadi Doumbouya compte bien marquer de son emprunte réformatrice la Guinée, et dans un contexte où la CEDEAO est affaiblie et de plus en plus décriée, il sait pouvoir compter sur le soutien de ces homologues du Mali, du Burkina Faso et surtout de sa population, qui semble plébisciter son action.