En Casamance depuis 2004 : Le Cicr en « mission commando » sur un terrain miné

ZIGUINCHOR – Le conflit armé en Casamance est l’un des plus longs dans le monde. C’est sur ce terrain plus ou moins glissant qu’intervient le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr). En 2006, un des véhicules de cette organisation internationale a sauté sur une mine, faisant un mort. D’autres s’en étaient sortis avec des blessures. Par précaution, la sous-délégation du Cicra décidé de réduire ses déplacements dans la zone, sans pour autant abandonner les populations qui subissent les affres de cette crise. Aujourd’hui, en Casamance, ces auxiliaires des pouvoirs publics dans les zones les plus reculées travaillent à apporter un minimum vital aux populations les plus vulnérables.
Outre ce volet, la sous-délégation du Cicr en Casamance continue de s’appuyer sur le Droit international humanitaire (Dih) pour sensibiliser les populations sur les risques des mines. Des hectares restent encore à déminer. Des mines, qui, selon le chef de la sous-délégation, constituent un danger de mort permanent. Il y a moins de deux mois, cinq jeunes ont péri dans un accident de mine au village de Kandiadiou, dans le département de Bignona.
De l’avis du patron du Cicr en Casamance, les mines y sont toujours présentes, même s’il n’y en a plus beaucoup comme avant. « Et c’est une très bonne chose dans la résolution de ce conflit asymétrique », s’est réjoui Yves Heller hier, lors d’une matinée dédiée aux médias. Pour la résolution du conflit armé en Casamance, le Cicr instaure, en cas de situation critique ou d’allégations de la violation du droit de la guerre, un dialogue de confidentialité ou de persuasion avec les forces de défense et de sécurité et les éléments du Mouvement des forces démocratiques de Casamance. Cela, pour faire en sorte que le Dih s’applique sans violation aucune.
Gaustin DIATTA (Correspondant)