Journée sous tension : L’opposition poussée vers le site de Soamandrakizay

Ces leaders de l’opposition risquent d’affronter les forces de l’ordre.
La préfecture refuse à l’opposition l’accès à Ambohijatovo ou sur la place du 13 mai pour tenir une manifestation. Les députés sont invités à prendre le cap près de la propriété des catholiques à Androhibe.
Jour J pour l’opposition. Les leaders du « Miara-Manonja » ne reculent pas et vont tenir aujourd’hui une manifestation. Pour les députés du Tiako i Madagasikara, qui ont déjà sensibilisé leurs partisans depuis deux semaines sur ce projet, il s’agit d’un « rapport parlementaire suivant les dispositions constitutionnelles ». La préfecture de police leur propose alors le site près du domaine de Soamandrakizay de l’Ecar à Androhibe pour tenir cette manifestation. Ce terrain vague, appartenant à un opérateur “karana”, a été réquisitionné par la préfecture au profit de l’opposition. Mais les députés refusent d’y aller et insistent sur la place du 13 mai pour la manif d’aujourd’hui.
13 mai. Initialement, ils ont opté pour le site d’Ambohijatovo mais l’accès à ce lieu symbolique a été également refusé par la commune urbaine d’Antananarivo. Selon le maire d’Antananarivo, Ambohijatovo ne serait plus destiné à une manifestation politique mais a déjà changé de vocation pour devenir d’ici peu un « parc botanique ». Ce refus a été accepté par les organisateurs qui répliquent alors avec l’option d’une descente sur la place du 13 mai. « Puisqu’on nous refuse l’accès à Ambohijatovo, donc il nous semble opportun de choisir la place du 13 mai », a soutenu, hier, sur les ondes du « Miara-Manonja » le député Fidèle Razara Piera.
Mesures sévères. Les députés de l’opposition persistent à tenir cette manifestation très redoutée par les autorités et les partisans du pouvoir. Les forces de l’ordre craignent qu’elle cache une velléité de semer des troubles et de fomenter une déstabilisation. En effet, elles mettent en garde et promettent des mesures sévères en cas de dérapage. « Et s’il s’agit vraiment de rapports des parlementaires, ils devraient se tenir dans les arrondissements » a, quant à elle, avancé, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, laquelle a été parmi les députés qui ont investi, en avril 2018, le parvis de l’Hôtel de Ville à Analakely. Cette ligne a été également défendue par le maire de la Capitale, Naina Andriantsitohaina, qui a également proposé la tenue des rapports parlementaires au niveau des arrondissements.
Valeurs. Ces déclarations des tenants du pouvoir n’ont pas suffi à faire baisser d’un cran la tension. L’affrontement est imminent. L’horizon d’une crise n’est plus lointain, à cette allure. Herilaza Imbiki, vice-président du Sénat, fait un appel pour « faire taire tous discours de haine et les provocations au nom de l’intérêt général. Il faut que les valeurs malgaches prennent le dessus pour éviter tout affrontement et prioriser, à cet effet, le dialogue », a-t-il lancé.  Roland Ratsiraka, quant à lui, soutient, en revanche, qu’ « il faut laisser les députés manifester pacifiquement et l’Etat devrait se soustraire à toute forme de répression ».
Dispositif spécial. Quoiqu’il en soit, la place du 13 mai et le site d’Ambohijatovo seront fermés aujourd’hui à toute manifestation politique. Un dispositif spécial a été mis en place par les autorités militaires pour les sécuriser. « L’accès sera strictement réglementé » selon le général Angelo Ravelonarivo, préfet de police d’Antananarivo. « Toutes les personnes qui veulent y accéder seront fouillées », a-t-il poursuivi. Mais les manifestants ne seront en aucun cas autorisés à y accéder, a-t-on su. A cet effet, des éléments des forces de l’ordre vont être mobilisés pour verrouiller tous les accès autour de la place du 13 mai et le site d’Ambohijatovo.
Rija R.
L’article Journée sous tension : L’opposition poussée vers le site de Soamandrakizay est apparu en premier sur Midi Madagasikara.