Le passeport vaccinal sujet à polémique

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Entre le désir de raviver le tourisme et l'appréhension d' une restriction des libertés L’ Organisation mondiale de la santé a mandaté un groupe d'experts pour en créer les standards, et plusieurs compagnies aériennes ont d’ores et déjà annoncé que sans lui, on ne pourra pas monter dans leurs avions. Le carnet de vaccination numérique, plus communément appelé passeport vaccinal, ne manque pas de partisans. Alors que beaucoup craignent qu’il restreigne les libertés, l’industrie du tourisme voit plutôt en cette forme de laissez-passer sanitaire un sauveur à même de relancer un secteur éreinté par la pandémie. Dans ce scénario, la nouvelle frontière serait tracée par un passeport vaccinal, comme preuve des injections reçues en contrepartie de l’autorisation de se déplacer. La lutte contre la propagation du virus a eu pour conséquence une réduction significative des voyages de courte ou longue distance. Les Européens n’ont plus le droit de sortir du Vieux Continent. Pas plus que les Américains du leur. Et encore moins les Asiatiques qui privilégient les déplacements intérieurs. Soit des millions de touristes potentiels en moins pour le Maroc. Un pays où la valeur ajoutée du secteur qui pèse 6,2% du PIB, a connu un effondrement de près de 55,8% en 2020 contre une hausse de 3,7% un an auparavant. Inquiétant. D’autant que la courbe ne risque pas de s’inverser de sitôt. Au premier semestre de l'année dernière, les arrivées des touristes ont chuté de 63% pour s’établir à moins de 2 millions de touristes contre 5,4 millions à fin juin 2019. Dans le monde, la situation n’est pas moins préoccupante. Le secteur touristique a perdu 1.300 milliards de dollars en 2020, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui prévoit dans le meilleur des cas, un retour à la normale en 2024. A moins d’avoir sous la main un moyen de relancer la machine. Au bout du compte, le lobbying incessant des entreprises touristiques en faveur d’un passeport sanitaire est loin d'être surprenant. A commencer par le secrétaire général de l’OMT. “Près de 80% des pays ont fermé leurs frontières en imposant différents types de restrictions (...), le passeport vaccinal se trouve être le document rêvé pour non seulement voyager dès cet été mais également pour échapper à une période de quarantaine une fois arrivé à destination”, a déclaré Zurab Pololikashvili, également ambassadeur de Géorgie auprès du Maroc. Même son de cloche du côté de l’Association internationale du transport aérien. Et pour cause, le secteur a fait face l’an dernier à une perte de revenus de plus de 410 milliards d’euros. Membre de la IATA, la Royal Air Maroc aura du mal à aller à contre-courant de la volonté de l’association internationale. Pour l’heure, les tests PCR négatifs sont de vigueur. Cela dit, en novembre dernier, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat. “Il ne sera pas possible de voyager sans passeport Covid", avait-il prévenu. Mais depuis, l’hypothèse d’un passeport vaccinal se serait transformée en certificat vaccinal. En tout cas, pour le moment, il est difficile d’affirmer avec certitude le chemin qu'empruntera le gouvernement marocain. Emboîtera-t-il le pas à la Chine par exemple ? L’Empire du Milieu a mis en place un système basé sur la technologie du QR Code, synonyme pour les personnes vaccinées de liberté de voyage et de circulation. En Europe, certains pays sont sur le point de franchir le pas. La Grèce a signé le 8 février courant un accord bilatéral avec son voisin israélien. L’accord prévoit une liberté, pour les citoyens des deux Etats, de voyager d’un pays à l'autre sans restriction à partir du moment où ils ont été vaccinés. Mais à l’exception des pays du Sud, dépendant du tourisme, le sujet ne fait pas l’unanimité. Les 27 de l’UE ne sont pas contre l’idée d’un certificat de vaccination, mais des divergences persistent à l’évocation d’un passeport vaccinal. Divergences animées en France par la crainte d’un débat qui dérive sur le caractère obligatoire de la vaccination. En parallèle, il existe une solution alternative : le document sanitaire dématérialisé. Pour faire simple, il s’agit de ne plus conditionner l’entrée ou la sortie du territoire à la preuve du vaccin effectué, mais plutôt de centraliser sur un même support le résultat d’un test PCR, voire d’un test sérologique, ou la preuve d’un motif impérieux de déplacement. Certes ce type de documents ne risque pas de faire de l’ombre au passeport vaccinal, mais a minima, il aura l’avantage de fluidifier la circulation dans les aéroports et réduire les temps de traitement de chaque passager. 
Mohamed Aït Benali, copropriétaire d’ une agence touristique et de transport: Le passeport vaccinal doit être obligatoire et la santé de tous est notre priorité Libé : Etes-vous favorable à un passeport vaccinal ?
Bien sûr. Le passeport vaccinal doit être obligatoire pour voyager. Le voyage, c’est le partage,rencontrer d’autres personnes et découvrir de nouvelles cultures. Cette proximité est impossible sans vaccination. Avec un passeport de vaccination, l’expérience sera meilleure pour le client, le guide touristique ou encore la famille d'accueil.

En France, les anti-vaccins sont nombreux.Dans l’hypothèse où le Maroc opte pour le passeport vaccinal, vous risquez de perdre une manne financière non négligeable.