La riposte s'organise en Guinée, où Ebola a fait cinq morts

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La fièvre hémorragique Ebola a fait cinq morts, selon un nouveau bilan publié lundi, en Guinée, où les autorités sanitaires, les Nations unies et des ONG comme Médecins sans frontières organisent la riposte avec l'espoir d'éviter le scénario catastrophe de l'épidémie de 2013-2016 en Afrique de l'Ouest. Selon le dernier bulletin épidémiologique de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), cinq personnes sont décédées, dont une a été confirmée positive au virus Ebola, les quatres autres étant considérés comme des "cas probables". Deux autres personnes ont été testées positives, précise l'agence, et dix supplémentaires présentent des symptômes. Un "premier vol humanitaire d'urgence", avec à son bord des experts de l'ONU et du gouvernement guinéen, ainsi que des équipements sanitaires, est arrivé en début de soirée à Nzérékoré, en Guinée forestière (sud-est), a indiqué sur Twitter le bureau des Nations unies en Guinée. Une certaine confusion a régné pendant le week-end sur le nombre de victimes. Samedi, le ministre de la Santé, Rémy Lamah, avait évoqué quatre morts, bilan ramené à trois dimanche par l'ANSS. Les sept cas confirmés et probables sont membres de la même famille, selon une source proche des autorités sanitaires. Il s'agit en premier lieu d'une infirmière de 51 ans de Gouécké, localité de quelque 23.000 habitants proche de Nzérékoré, décédée fin janvier. Les six autres personnes tombées malades, dont quatre sont depuis décédées, ont "séjourné auprès de la défunte et participé à son enterrement nonsécurisé". Il y a des raisons d'être "inquiet", car le "patient zéro" ayant contaminé l'infirmière n'est pas identifié, selon un responsable d'une ONG sous le couvert de l'anonymat. Autre souci: "les potentiels contacts du mari, qui a voyagé jusqu'à Conakry on ne sait trop dans quelles conditions". "C'est toujours une inquiétude de voir émerger une maladie aussi sérieuse qu'Ebola", concède dans un entretien accordé lundi à l'AFP le représentant à Conakry de l'OMS, Alfred George Ki-Zerbo. Mais il tempère, en soulignant les leçons tirées des précédentes épidémies et les récentes avancées médicales, comme "les tests de détection rapide, les nouveaux traitements mais aussi et surtout le vaccin, qui permet de protéger les communautés". "On peut être optimiste et penser qu'on n'aura pas une catastrophe de l'ampleur de celle de la dernière fois"."Ces dernières années, le pays s'est doté de structures de prise en charge de ce type d'épidémie. Pas de panique, respectons les consignes sanitaires. Ebola sera de nouveau vaincu", a lancé sur Twitter le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana. Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 dans l'actuelle République démocratique du Congo (RDC). La pire épidémie est partie en décembre 2013 de Guinée forestière, avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone. Elle s'était achevée en 2016 après avoir fait plus de 11.300 morts pour quelque 28.600 cas recensés, à plus de 99% en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Alors que l'ANSS renforce son dispositif d'accueil des malades, Médecins sans frontières (MSF) se prépare également à envoyer une petite équipe expérimentée de médecins, infirmiers et logisticiens, selon la responsable de l'opération, Anja Wolz. "Nous savons que lorsqu'une maladie aussi effrayante est mal comprise dans la communauté, et que des individus arrivent soudainement en donnant des instructions, dans des accoutrements ressemblant à des combinaisons spatiales, cela peut facilement générer une réaction hostile", a-t-elle expliqué. "Avant d'arriver dans de grands convois de véhicules plein d'individus en tenue spatiale, nous devons rencontrer les personnes influentes, les anciens, les chefs de villages... pour leur demander leur avis sur les meilleurs moyens de faire passer l'information, d'encourager l'adhésion aux moyens de prévention et aux comportements sécuritaires pour lutter contre Ebola".