Fuyant Cuba, Haïti, l’Afrique ou l’Inde vers l’Amérique du Nord, des centaines de migrants sont restés bloqués par la pandémie sur une plage de la Colombie, avant de se risquer dans la jungle hostile du Darién pour se rendre au Panama.
Venus d’horizons divers, les migrants ont entendu parler de cet enfer, des cinq à six jours de marche qu’ils vont endurer dans une forêt tropicale, dense et humide.
Mardi 9 février 2021 ((rezonodwes.com))–Anxieux, Lazaro Fundicelli, son épouse Dayami et une dizaine d’autres Cubains sont partis vendredi, après avoir gagné par la mer le village de Capurgana, bout de paradis préservé dans cette région pauvre de l’extrême ouest du pays.
Devant eux se dresse la jungle dense du bouchon du Darién, corridor de 266 km entre la Colombie et le Panama. «Si ça, c’est le début du pire, je n’ose même pas imaginer la suite», confie Lazaro, 45 ans.
Venus d’horizons divers, les migrants ont entendu parler de cet enfer, des cinq à six jours de marche qu’ils vont endurer dans une forêt tropicale, dense et humide.
S’ils ont de la chance, ils réussiront ensuite à traverser l’Amérique centrale, de pays en pays, et rejoindront le Mexique, les États-Unis ou le Canada.
Les habitants de ce coin du Choco, département miné par le conflit armé et le trafic de drogue, ne parlent qu’à mots couverts des «coyotes» qui attendent les migrants pour «les passer de l’autre côté», en les dépouillant de 2000 à 3000 dollars.
Frontière fermée par la COVID-19
À trois reprises, Lazaro a voulu fuir Cuba en tentant la traversée du détroit de Floride. Il a échoué et a alors rejoint le Guyana, puis le Brésil, le Pérou et l’Équateur en autobus, jusqu’à parvenir en Colombie.
Son périple s’est interrompu à Necocli, localité de 40 000 habitants, proche de la frontière, fermée depuis près d’un an en raison de la pandémie.
Il est resté bloqué là avec d’autres Cubains, de nombreux Haïtiens, mais aussi des Africains du Cameroun, de Guinée, du Sénégal, du Burkina Faso, etc., et même des Indiens.
Le flux de migrants ne tarit pas, ils ont fini par être autour de 700, survivant dans des tentes sur un quai abandonné du port de Necocli, pendant plusieurs semaines, voire jusqu’à quatre mois.
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