Un 8 mars en Haïti…

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Chaque année de nombreuses femmes haïtiennes sont victimes de violence. L’arrivée au pouvoir du parti du président actuel en 2011 n’a fait qu’augmenter les violences qu’elles subissent. Depuis 2018, la dégradation des conditions de vie, la montée de l’insécurité et l’installation d’un climat de terreur ont aggravé les violences faites aux femmes.

De janvier à juin 2020, 117 cas de violence envers les femmes ont été enregistrés en Haïti. Le 29 octobre 2020, Evelyne Sincère, une lycéenne de 22 ans est enlevée, torturée et violée. Entre le 1er et le 6 janvier 2021, il y a eu six féminicides. Le 7 février 2021, Olsmina Jean-Méus, une fillette de 5 ans est enlevée puis assassinée. Le 2 mars 2021, Edéline Mentor, une infirmière, est assassinée.

Alors que l’année de 2021 commence à peine, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) recense 110 enlèvements, dans son dernier rapport.

Victimes de la terreur généralisée dans le pays, les femmes sont violées, brûlées vives, lors des raids punitifs que sont les massacres dans les quartiers précaires, perpétrés en toute impunité par les gangs à la solde du pouvoir. 

Prises en otages par les gangs qui opèrent dans leurs secteurs, les femmes de ces quartiers ne peuvent pas exercer leur droit démocratique de participation aux manifestations. Détenant pour la plupart de petits commerces dans le secteur informel, elles ne peuvent se rendre aux marchés pour écouler leurs produits. Cette situation empire leur condition socio-économique déjà précaire.

La répression exercée par le pouvoir en place cible par ailleurs les organisations féministes et de droits humains. Dans sa déclaration, lors d’une audience de la Commission interaméricaine des droits humains en décembre 2020, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Rockefeller Vincent les indexe nommément. Des membres d’organisations féministes sont attaquées à leur domicile et dans l’espace public.

N’étant en sécurité nulle part, les femmes et les organisations féministes ne baissent pas les bras. Malgré l’ampleur des féminicides sur tout le territoire, elles prennent les rues pour exprimer leur rejet de ce pouvoir dictatorial qui massacre et tue tout en muselant la population.

Combien de femmes, de fillettes doivent encore être victimes ? Combien de mères doivent enterrer leurs enfants ? La CHCDH exhorte les forces progressistes de la société québécoise et canadienne à agir au plus vite auprès de leur gouvernement qui cautionne les pratiques dictatoriales du pouvoir de facto de Monsieur Jovenel Moïse semant le deuil et la terreur.

La CHCDH lance un vibrant appel aux femmes, aux organisations féministes et des droits humains, à la société québécoise et canadienne pour qu’elles se solidarisent avec la lutte des femmes haïtiennes et celle du peuple haïtien.

L’appui du Canada au régime de facto de Moïse doit cesser et les violations de droits de la personne doivent être dénoncées. Nous demandons que le Canada cesse d’appuyer la dictature au pouvoir et reconnaisse la souveraineté et le droit à l’autodétermination du peuple haïtien.

La  coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti (CHCDH) Signataires :

Fritz Edner Almeda ; Guerda Amazan ; Frantz André, Comité d’Action des personnes sans statut (CAP) ; Jean-Pierre Bejin ; Marie-Florence Casimir ; Orlando Céide ; Magalie Civil ; Frantz Clairvil ; Hérold Constant ; Marie Dimanche ; Renel Exentus ; Réginald Germain ; Ricardo Gustave ; Jean-Claude Icart ; Robert Ismaël, Cercle Jacques Roumain ; Chantal Ismé ; Joseph Lamarre ; Marie-Élise Lebon ; Kela Manigat-Tardieu ; Richard Mathelier ; Dominique Mathon ; Maguy Métellus ; Georges Antoine Noël ; Walner Osna ; Elisabeth Philibert ; Ninette Piou ; Marlène Rateau ; Edenne Roc ; Pascale Romain ; Célia Romulus ; Jocelyne Saint-Léger ; Alain Saint-Victor ; Jennie-Laure Sully ; Lenous Supprice ; Marjorie Villefranche ; Frantz Voltaire.