Les Etats-Unis sont à nouveau candidats à un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève pour la période allant 2022 à 2024, a annoncé le nouveau chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Jeudi 25 février 2021 ((rezonodwes.com))– « J’ai le plaisir de vous annoncer que les États-Unis se porteront candidat pour un siège au Conseil des droits de l’homme pour le mandat 2022-2024. Nous demandons humblement le soutien de tous les pays membres de l’ONU dans notre souhait de siéger à nouveau dans cette institution », a déclaré M. Blinken, lors d’une intervention par visioconférence devant la 46e session du Conseil des droits de l’homme.
Avec ce retour au sein de cet organe basé à Genève, Washington entend ainsi rappeler le « rôle significatif » du Conseil à protéger les libertés fondamentales et documenter les atrocités.
« Et les sessions d’urgence spéciales du Conseil – dont la plus récente a porté sur le Myanmar – attirent rapidement l’attention sur les crises en cours et permettre ainsi aux sans voix d’avoir un endroit où se faire entendre », a ajouté le Secrétaire d’Etat américain, dans ce premier discours à une session habituelle du Conseil depuis le réengagement américain.
Les gens de couleur face aux « conséquences du racisme systémique aux Etats-Unis »
« Les États-Unis placent la démocratie et les droits de l’homme au centre de leur politique étrangère, parce qu’ils sont indispensables à la paix et la stabilité », a souligné M. Blinken, relevant toutefois que certaines institutions ne sont pas « parfaites ».
Alors qu’ils marquent ce retour, les États-Unis demandent instamment au Conseil des droits de l’homme de se pencher sur la manière dont il mène ses activités.
« Nous encourageons le Conseil des droits de l’homme à se pencher sur sa manière de fonctionner et cela veut aussi dire l’attention disproportionnée portée à Israël », a-t-il fait valoir, préconisant une suppression du point 7 de l’ordre du jour. « Le Conseil doit traiter la situation des droits de l’homme en Israël et dans les territoires palestiniens de la même manière que cet organe traite tout autre pays », a-t-il souligné.
De plus, « ceux qui ont le pire bilan en matière des droits de l’homme ne devraient pas être membres de ce Conseil», a-t-il insisté, soulignant l’engagement de Washington à travailler avec des pays « pour améliorer le travail et la composition du Conseil afin qu’il puisse faire encore plus pour faire progresser les droits des personnes dans le monde ».
« Il n’y a aucune équivalence morale entre les actions des États-Unis et les régimes autoritaires » – Blinken
Le chef de la diplomatie américaine a toutefois reconnu que toute promesse visant à lutter pour les droits humains à travers le monde doit commencer chez soi : « Aux Etats-Unis, les gens de couleur doivent vivre chaque jour avec les conséquences du racisme systémique et des injustices économiques ».
Dès la première semaine de son mandat, le nouveau Président américain Joe Biden a pris des mesures pour s’attaquer aux causes profondes de ces inégalités. Il s’agit ainsi de lever certaines discriminations en termes « de logement, en réformant le système carcéral, en améliorant les conditions de vie des Amérindiens et en combattant les discriminations dont souffrent les Américains d’origine asiatique », a dit M. Blinken.
Washington entend faire davantage pour faire progresser « la justice raciale au niveau mondial ». « Nous sommes impatients de trouver une manière plus efficace et plus inclusive de placer la lutte contre le racisme en tête de l’agenda mondial des droits humains », a déclaré le chef de la diplomatie américaine. « Nous ne prétendons pas que les Etats-Unis sont parfaits, mais nous nous battons quotidiennement pour nous améliorer, pour rendre des comptes, pour devenir une union plus parfaite ».
La nouvelle administration américaine entend relever ses propres défis de manière ouverte et transparente, pour que le monde entier puisse en prendre connaissance. « C’est parfois douloureux, parfois laid, mais nous traitons nos problèmes ouvertement et pleinement », a détaillé le Secrétaire d’Etat américain.
Pour autant, « il n’y a aucune équivalence morale entre les actions des États-Unis, qui sont soumis à des mécanismes de responsabilité solides, impartiaux et transparents – et celles des régimes autoritaires, qui violent et abusent des droits de l’homme en toute impunité », a-t-il conclu.
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