S’il y avait un Dr. Claude Joseph comme idéologue en Philippines, une réincarnation du Dr. Lafontant des années 80, spécialiste de referendum bidon et de sondages biaisés, il aurait tweeté en anglais pour que les blancs puissent bien distinguer le petit nègre-commandant de ses frères esclaves enchaînés virtuellement au cerveau que « 86% of Filipinos want a new constitution, according to recent polling« .
En juillet dernier, aux Philippines, l’Église catholique a alerté contre une « loi antiterroriste ».
Rappel de la dictature
L’évêque de Caloocan s’en remet à la Cour suprême pour faire invalider la loi et n’hésite pas à convoquer le souvenir de la dictature Ferdinand Marcos « qui a terrorisé le pays pendant quatorze ans » pour appeler au sursaut national. « Sachant comment, dans un passé récent, la loi a été trop souvent utilisée comme arme pour réprimer la dissidence et l’opposition légitimes, nous ne pouvons que partager les appréhensions exprimées par les avocats et les citoyens ordinaires » qui ont déposé des recours devant la Cour suprême.
Vendredi 15 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–«Nous devons saisir le moment si nous voulons nous remettre totalement de la dévastation économique due à la pandémie de Covid», le président de la Chambre des représentants a proposé, le 13 janvier, d’ouvrir des discussions au Congrès sur une réforme de la Constitution de 1987.
L’argument présenté par Lord Allan Velasco, membre du parti au pouvoir, est donc d’ordre économique. Il souhaite lever les dispositions économiques de la loi fondamentale, jugées trop restrictives, pour attirer les capitaux étrangers et relever le pays, dont l’économie a été affectée par la crise sanitaire.
Actuellement, la Constitution limite des investissements étrangers dans différents secteurs : l’administration publique, la propriété foncière et l’exploitation des ressources naturelles des sols. Les capitaux étrangers ne peuvent s’élever à plus de 40% des entreprises travaillant dans ce secteur.
Le parti au pouvoir et quelques membres de l’opposition, soutenus par la Chambre de commerce et de l’Industrie, voudraient insérer la phrase «sauf disposition contraire à la loi» dans différentes sections de la Constitution concernant, outre le patrimoine et l’économie, les médias, l’enseignement, la culture, les sciences et technologies ou encore le sport.
Le débat pourrait durer toute l’année avant d’être présenté aux Philippins, assurent les défenseurs du texte. Or 2022 est une année électorale. Les Philippins devront élire leur nouveau président.
Un hasard de calendrier suspect
Plusieurs sénateurs de l’opposition s’interrogent d’ailleurs sur ce hasard de calendrier. «Est-ce vraiment le bon moment pour discuter de la question» se demande le sénateur Francis Pangilinan. Amorcer ce débat et adopter de tels amendements reviendrait à «mettre le pied dans un piège à souris ou même dans des sables mouvants» juge le sénateur Panfilo Lacson.
L’Eglise se range à cet avis, rapporte l’agence Fides. Le père Antonio La Vina, professeur de Droit constitutionnel, évoque lui aussi l’image des sables mouvants. Si le Congrès se muait en Assemblée constituante pour adopter ces modifications, d’autres dispositions pourraient y être insérer. Et déjà le 20 décembre dernier, deux sénateurs Bato Dela Rosa et Francis Tolentino suggéraient dans une résolution d’apporter des changements à la «représentation démocratique» telle qu’elle existe actuellement, et de toucher en particulier au «système des listes de partis» (PLS).
«Les partisans du changement portent tous les types de raisons pour la révision de la Constitution, des motifs économiques puis des raisons liées à la réforme des lois sur les partis et maintenant le coronavirus. Ceci est très suspect», juge l’Administrateur apostolique de Manille. «Lancer un processus de révision constitutionnelle aujourd’hui pourrait ouvrir la voie à une prorogation des termes du mandat parlementaire. En ce moment, pousser en faveur du changement signifierait éviter les élections» poursuit Mgr Broderick Pabillo.
Pour l’évêque émérite de Novaliches, Mgr Teodoro Bacani, la présumée nécessité de lutter contre la pandémie est «un prétexte», moins de deux ans avant la fin du mandat du président Rodrigo Duarte. Comme lui, l’évêque émérite de Sorsogon toujours interrogé par Fides, se montre sceptique sur le calendrier proposé. «Il n’est pas nécessaire de changer la constitution à cause de la pandémie, qui n’a aucun effet sur notre Constitution actuelle», Mgr Arturo Bastes dit s’opposer à «cette nouvelle poussée visant à réformer la Loi fondamentale».
Pas de changements, sinon pour défendre la dignité, les droits et le bien commun
En 2018, l’administration au pouvoir favorable à un système fédéral, avait déjà tenté de modifier la Constitution.