Après Air Mauritius, qui est sortie de 17 mois d’administration volontaire le 29 septembre, c’est au tour d’Air Seychelles, dans la région, d’être placée sous administration. Lundi, Air Seychelles, sur laquelle pesait une menace de mise en liquidation, a annoncé qu’elle est en cours de restructuration dans le cadre des lois de l’archipel sur la protection de la faillite. Bernard Pool, assisté de Suketu Patel, ont donc été nommés administrateurs et ils sont chargés d’élaborer un plan de redressement.
Dans une déclaration conjointe publiée par la compagnie d’aviation et le ministère seychellois des Transports et de l’aviation civile, la responsabilité de la dette insoutenable de la compagnie aérienne est imputée à l’ancienne administration dirigée par Etihad Airways. Le transporteur émirati a depuis revendu sa participation de 40 % au gouvernement seychellois, qui contrôle désormais 100 % de son actionnariat.
«Air Seychelles a dû faire face à des défis importants au cours des 18 derniers mois en raison de la pandémie de Covid-19 et de son impact sur les voyages et le tourisme internationaux. Cependant, les difficultés financières d’Air Seychelles sont principalement dues à une dette importante qui a été contractée pendant la gestion de la compagnie aérienne par Etihad Airways, qui en était auparavant actionnaire à 40 %. Cette dette comprend des montants qui étaient dus directement à Etihad et égale- ment des prêts de près de 72 millions de dollars américains qui ont été financés par les marchés de capitaux et qui sont maintenant contrôlés par les détenteurs d’obligations d’EA Partners», peut-on y lire.
Bien qu’il soit désormais l’unique actionnaire du transporteur, le gouvernement de l’archipel a prévenu qu’il ne serait pas en mesure de consolider les finances du transporteur, compte tenu des accords de plafonnement récemment conclus avec le Fonds monétaire international (FMI), en vertu desquels aucune subvention publique supplémentaire n’est autorisée pour Air Seychelles. Les discussions entre le gouvernement seychellois, Air Seychelles et les représentants d’EA Partners ont été entamées mais aucun accord sur les termes pour régler la dette que la compagnie aérienne peut se permettre n’a été trouvé encore. L’État a donc averti les créanciers que la liquidation de la compagnie aérienne ne rapporterait que peu ou pas de retour sur leurs investissements initiaux et que, par conséquent, la demande de réorganisation de l’entreprise était la seule étape logique à suivre.
«C’est un processus prévu par la loi sur l’insolvabilité et qui vise à permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités pendant qu’elle détermine si un plan de sauvetage doit être présenté à ses créanciers afin d’apporter une solution à long terme aux difficultés financières de l’entreprise. Elle est à distinguer de la liquidation, où un liquidateur est nommé pour prendre le contrôle des actifs de l’entreprise et les vendre pour rembourser tous les créanciers avec les employés se retrouvant sur le pavé», précise le communiqué.
La tâche des administrateurs Bernard Pool et Suketu Patel consistera à étudier les meilleurs moyens de restructurer la compagnie et de régler ses dettes. Pendant cette période, le transporteur continuera à fonctionner normalement avec la même direction et le même conseil d’administration, sous la supervision des administrateurs, qui prépareront et présenteront aux créanciers – dont les principaux sont les détenteurs d’obligations et le gouvernement – un plan de sauvetage de la compagnie.
Au contraire d’Air Mauritius, l’assurance de sauvegarde des emplois est donnée. Il est précisé que les employés des Flight operations tout comme ceux au sol continueront à être employés. La durée du mandat des administrateurs est également claire dans le communiqué, pour le moment. «Le processus devrait durer de trois à six mois», est-il écrit.