Lundi 12 juillet
Triangle des Bermudes ou fantôme de Surcouf ?
La mer entourant Maurice est-elle devenue un Triangle des Bermudes, version océan Indien ? Ou le fantôme du fameux corsaire français Robert Surcouf rôde-t-il dans les parages pour faire subir à des navires maintes tracasseries ? Sinon comment expliquer que dans un océan d’une superficie de 75 millions de kilomètres carrés, des navires choisissent toujours la côte de Maurice pour connaître maintes avaries sinon des naufrages même ?
Le plus spectaculaire de toutes les calamités maritimes aura été le naufrage du vraquier Wakashio long de 300 mètres ? Voguant dans un vaste océan, ce bâtiment japonais commandé par un Indien n’aura rencontré d’autre sort que de venir s’encastrer dans le récif de Maurice. De façon fréquente maintenant, on apprend que des navires rencontrent des difficultés seulement quand ils sont à quelques kilomètres des côtes mauriciennes. Le dernier cas en date concerne le navire Skylight qui tombe en panne pas loin du Morne le lundi 10 juillet. Le jeudi 6 juillet, c’est le navire Victoria qui s’est retrouvé en difficulté à quelques kilomètres de Pointe-d‘Esny.
Si une malédiction de l’ampleur du Triangle des Bermudes frappait la mer autour de Maurice, on aura répertorié plusieurs disparitions de navires ou d’avions. Les superstitieux pourraient même y voir les agissements du fantôme de Surcouf, ce redoutable corsaire qui donnait la tremblote aux commandants des navires britanniques dans l’océan Indien. Aux superstitieux viennent s’ajouter des cyniques qui croient dur comme l’acier du Wakashio que le fil conducteur des navires en détresse réelle ou factice, c’est le business de la drogue. Il faudrait forcément s’approcher de nos côtes pour assurer la livraison à des speedboats.
Mardi 13 juillet
Camion fantôme aussi…
Voilà une autre histoire de fantôme. «L’express» du mardi 13 annonce que dans la soirée du lundi 12 juillet, un camion a endommagé le portail de l’ancien ministre travailliste Suren Dayal (photo) et avant de prendre la fuite.
Suren Dayal, dont la pétition d’invalidation de l’élection de Pravind Kumar Jugnauth et de ses deux colistiers est présentement entendue en Cour suprême, a, suivant cet incident, déclaré craindre pour sa sécurité et celle de sa famille.
Le conducteur du camion est-il un fanatique politique qui a tenté d’adresser un message clair et net à l’élément travailliste ? On pourrait bien se poser des questions sur l’utilité d’une telle manœuvre grossière.
Dans la façon de procéder de certains à Maurice, il y a de la finesse mais aussi de l’ineptie. Sinon, comment décrire la façon dont on s’est débarrassé de Soopramanien Kistnen ? Et quid de ce policier témoin gêneur qu’on a fait se pendre sous un lavabo ? D’autres cas encore restent inexpliqués, notamment ceux de la secrétaire au PMO qui s’est pendue à une poignée d’armoire, du «suicide» à Gris-Gris d’un haut fonctionnaire affecté aux «tenders», d’un autre responsable ayant fait une chute mortelle au Medine Mews et en dernier celui d’une fonctionnaire dont le corps a été retrouvé auprès d’un bâtiment du gouvernement à Port-Louis ? Jusqu’ici, la police n‘a pu retracer le camion de Carreau-Laliane malgré la présence de caméras de Safe City dans les environs.
Mercredi 14 juillet
Le cas Bungsy
Dans la soirée du mercredi 14 juillet, le site Web de «l’express» rapporte qu’un caporal, Danjay (Vinod) Bungsy, a été mis à la retraite «in the public interest» (PI). Ce policier avait auparavant dénoncé les pressions exercées par des hommes politiques pour faire relaxer des activistes du MSM qui avaient agressé des policiers. Il aurait apparemment aussi remis en question des directives émanant de hauts-gradés de la police, possiblement du commissaire de police lui-même, pour libérer ces agents du MSM.
La formule de PI est utilisée dans la fonction publique dans des cas extrêmes de sanctions pour se débarrasser d’indésirables. Au fait, si un fonctionnaire est condamné pour un délit criminel d’une certaine gravité, il perd automatiquement son emploi. En revanche, dans le cas de PI, l’employé du gouvernement visé n’a pas commis d’infraction criminelle mais les hommes politiques au pouvoir veulent quand même le faire partir. Après la sanction PI, le fonctionnaire déchu bénéficie d’une «reduced» pension.
L’ex-officier Bungsy compte contester son limogeage pour vice de procédure. La sanction visant Bungsy aurait été prise dans le but de mettre en garde les fonctionnaires qui pourraient se faire «whistle-blowers» pour informer des médias ou des hommes politiques de l’opposition des cas de pratique frauduleuse ou relevant de la corruption dans les institutions publiques.
Jeudi 15 juillet
Infection Covid à trois chiffres
Ce jeudi 15 juillet, le ministre Kailesh Jagutpal reconnaît que le pays connaît maintenant des centaines de cas de Covid-19. En effet, depuis quelques jours, un taux d’infection à trois chiffres est enregistré à Maurice.
Cet accroissement du nombre de cas survient à un mauvais moment car depuis le 15 juillet, le pays a ouvert ses frontières et des vols commerciaux ont repris, avec un impact positif attendu sur le secteur du tourisme.
L’aggravation de l’épidémie à Maurice devrait réunir tout le monde, y compris les partis de l’opposition, afin que des moyens les plus appropriés et les plus réalistes soient trouvés pour contenir le phénomène. Il faudrait surtout éviter la tentation du «political scoring» pour s’en prendre au ministre Jagutpal et au gouvernement sur la façon de gérer la pandémie.