Le gouvernement affirme avoir délogé une cinquantaine de combattants dans la ville de Boyali qui tentaient de bloquer l'accès vers la capitale.
Ce pourrait être une victoire de taille pour des Faca sous pression depuis un mois. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le gouvernement centrafricain a revendiqué la neutralisation de 44 rebelles "dont plusieurs mercenaires tchadiens, soudanais et peuls" dans la ville de Boyali, à une centaine de kilomètres de la capitale Bangui.
Toujours selon les affirmations du gouvernement, 3 prisonniers auraient été emmené dans la capitale après l'opération des Forces armées centrafricaines, réalisée en coopération avec les "forces alliées", un qualificatif habituellement réservé aux soldats rwandais et paramilitaires russes arrivés en renforts pour aider le gouvernement à lutter contre l'alliance rebelle de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Si l'annonce n'a pas pu être confirmée par des sources indépendantes, le gouvernement s'est réjoui du succès de l'opération. "Les forces gouvernementales sont repassées à l'offensive", a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui. Jeudi dernier, le président Faustin-Archange Touadéra avait décrété quinze jours d'état d'urgence afin de donner des moyens supplémentaires aux forces de sécurité, suite à des frappes en périphérie de Bangui.
Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux-tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielle et législatives, une offensive dans le but d'empêcher la réélection du président Touadéra.
Mais les rebelles se sont heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées: quelque 12 000 Casques bleus de la Minusca, la force de maintien de la paix de la mission de l'ONU en Centrafrique, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays à la rescousse de Faustin-Archange Touadéra et de forces armées centrafricaines en difficulté sur le terrain.
Si les rebelles n'ont, à l’exception de la double attaque en périphérie de Bangui le 13 janvier, pas pu se rapprocher de la capitale, leur positionnement sur les routes menant au Cameroun fait mal aux autorités. Selon l'ONU,les rebelles de la CPC cherchent à "asphyxier" la capitale en coupant les trois principales routes qui y mènent, empêchant les camions de marchandises d'alimenter les marchés de la capitale.