Les problématiques environnementales poussent certains acteurs du monde public mais aussi industriel à faire appel aux sciences humaines et sociales. Dans le monde académique, on observe une recrudescence des projets de recherche portant sur l’environnement. Mais on voit aussi émerger des cabinets d’études sociologiques. La sociologie de l’environnement est un champ de la sociologie qui a émergé dans les années 1970.
La sociologie de l’environnement
La sociologie de l’environnement émerge en France dans les années 1970 en parallèle du développement du tissu associatif.
Quelques éléments historiques
« La sociologie environnementale émerge comme courant de la sociologie dans les années 1970, après la publication très médiatique du rapport Meadows en 1972, qui contribue à mettre en évidence le fort degré de dépendance des sociétés humaines à leur environnement et donc à l’environnement. Les sociologues américains Riley Dunlap et William Catton sont considérés comme les fondateurs de cette discipline. Dès 1973, ils estiment que le choc pétrolier de 1973 met en lumière le manque de prise en compte par la sociologie de l’influence que peuvent avoir les limites et contraintes environnementales sur les sociétés humaines.
Une sociologie de l’environnement se heurte cependant au paradigme durkheimien de l’autonomie du fait social, qui veut que la sociologie n’analyse que des faits sociaux, et cela uniquement à partir d’autres faits sociaux ; dans ce cadre épistémologique, alors celui de la sociologie, l’environnement (physique) ne peut donc être étudié.
En 1978, Dunlap et Catton publient plusieurs articles dans lesquels ils défendent un changement de paradigme pour la sociologie : à ce qu’ils nomment le « paradigme de l’exemptionnalisme humain » (Human Exemptionalism Paradigm ou HEP), anthropocentrique et qui veut que les sociétés humaines soient devenues indépendantes de leur milieu par le truchement de l’innovation et de la technologie, ils entendent substituer un « nouveau paradigme écologique » (New Ecological Paradigm ou NEP) qui tiendrait compte de l’influence des contraintes environnementales sur les phénomènes sociaux. »
Le développement des bureaux d’études sociologiques
Des problèmes d’ordre environnementaux rencontrés par des élus ou des entreprises les encouragent parfois à faire appel à des sociologues pour diagnostiquer les problèmes. Mais aussi pour établir des recommandations.
Des métiers dans le public, mais aussi dans le privé
Bien que cela ne paraisse pas évident, les études de sociologie ne conduisent pas uniquement à des métiers dans la recherche et l’enseignement dans le secteur public. En effet, comme dit plus haut, on observe un développement des bureaux d’études sociologiques. L’offre de formation en université permet aujourd’hui d’exercer aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public.
Une offre de formation diversifiée
On voit ainsi émerger depuis une dizaine d’années des offres d’emploi à destination des sociologues à Bac+5 ou à Bac+8 dans des entreprises ou des collectivités. Ces offres apparaissent de manière régulière et concernent essentiellement des thématiques touchant à l’environnement, à l’innovation ou encore à l’urbanisation.
Un exemple d’offre d’emploi hors université
« Chargé de projet Environnement/Sociologie
Par ce poste, le SPPPI PACA souhaite renforcer son équipe sur un projet spécifique, nommé RÉPONSES.
Contexte
Plusieurs études récentes ont renforcé les préoccupations et inquiétudes des effets de la pollution sur la santé et l’environnement du pourtour de l’étang de Berre (cf revue de presse, rubrique REPONSES). Dans ce contexte, plusieurs parties prenantes ont souhaité se saisir à bras le corps de cette question de l’impact sanitaire des pollutions environnementales. Elles se sont mobilisées collectivement pour donner naissance à un projet collégial et répondre aux attentes des populations en Santé et Environnement.
L’objectif du projet est d’apporter des réponses et des solutions concrètes aux attentes des populations sur les questions de Santé et d’Environnement :
-en instaurant un dialogue constructif, entre les parties prenantes, dont les habitants,
-en impulsant de nouvelles actions à mettre en place (réduction des émissions, réglementation, prévention et offre de soins, amélioration des connaissances, information et communication, recherche…),
-en offrant à toutes et à tous, une information centralisée, indépendante, accessible et fiable, de la situation en termes de santé et d’environnement et des actions en cours pour l’améliorer ».
Ceci étant, il faut souligner les initiatives des sociologues de s’orienter vers la création de cabinets d’études sociologiques. Les bureaux d’études parfois spécialisés sur une ou plusieurs thématiques proposent une sociologie d’intervention.
Cela donne à voir une évolution possible du métier de sociologue qui a longtemps été cloisonné au monde universitaire. Si les compétences requises relèvent des acquis académiques, la mise en pratique nécessite une posture particulière. En témoignent les missions imposées :
« Objectif 1 : Bilan des attentes
• Collecte des études/enquêtes faites sur le territoire en Santé/environnement
• Compilation des attentes relevées dans ces études